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Marion,
# Géographe, ingénieure d’études CIMEO

« La pente et le climat induisent des modes de vie et d'aménagement particuliers »

Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre parcours scolaire et professionnel ?

Je suis géographe ingénieure d’étude, titulaire d’un DEA de « Gestion des espaces montagnards, société et environnement » (Grenoble 1995), approfondi par un Master 2 « Equipement protection et gestion des milieux de montagne » spécialisé sur l’eau (Chambéry 2011). Je suis également titulaire d’un Brevet d’Etat d’Educateur Sportif  d’accompagnatrice en montagne.

Mon approche holistique et mon parcours (gestion de l’eau et de l’énergie / environnement – milieu naturel et procédures règlementaires / économie locale / démocratie participative / tourisme / urbanisme / paysage et géologie) m’assurent une appréhension globale et cohérente des projets de développement en zone rurale et en montagne. Entre études et accompagnement de projets, concertation, organisation de voyages d’étude, animation d’apéros thématiques, élaboration de chartes de développement, j’ai, notamment sur la problématique de l’eau, l’habitude de mener des projets efficaces. Ceux-ci avec les élus, les techniciens et agents de la fonction publique, ou les représentants du milieu associatif et les citoyens.

Egalement accompagnatrice en montagne géologue, j’arpente les milieux avec l’œil du naturaliste et du paysagiste de terrain.

Brièvement, présentez-nous votre entreprise ?

Cimeo est un bureau d’études de géographie qui accompagne les territoires de montagne dans leurs projets de développement, particulièrement en gestion de l’eau.

Cimeo associe différentes approches : géographique et environnementale, urbanistique, hydrologique et technique, économique et sociale, règlementaire… afin d’assurer une vision globale et à long terme. Dans cette optique, ses travaux anticipent les évolutions du climat en montagne et les nécessaires adaptations des territoires. Ses clients, les communes de montagne essentiellement, sont alors accompagnés et rassurés et bénéficient d’une lisibilité de leurs projets.

En quoi consiste votre métier ?

Mon métier consiste à accompagner les collectivités de montagne dans leurs projets et particulièrement ceux qui concernent l’eau (l’eau potable, l’eau de loisir, l’eau comme une contrainte, etc.). Ceci peut se faire de plusieurs façons : de l’assistance à maîtrise d’ouvrage (thématique ou généraliste, ponctuelle ou sur du moyen terme), des études en phase amont des projets (environnementales, hydrauliques, techniques), des dossiers réglementaires (type loi sur l’eau, dossier de défrichement…), de la formation et de la conduite de projet (de l’aide à la conception – faisabilité, jusqu’à la communication une fois le projet réalisé). Je travaille auprès des collectivités et en extérieur sur le terrain, ainsi qu’à mon bureau. Selon les missions, je travaille seule ou en équipe, avec des partenaires qui ont des compétences complémentaires aux miennes : plus écologues, plus hydrauliciens, plus économistes….

Décrivez nous votre journée type, vos missions ?

Sur une mission, j’ai toujours une phase de préparation bibliographique, de recherche, de prise de contact avec des personnes ressources. Puis une phase de terrain, d’identification des sols, des roches, des débits, de la végétation, des pratiques et usages, des équipements… mais aussi de l’histoire, des tensions ou conflits sous-jacents (fréquents dès qu’on aborde la problématique de l’eau)… tout ce qui n’est pas écrit et que l’on saisit au contact direct des personnes. Je dessine, fais des photos et prends des mesures. Puis j’exploite mes données récoltées, je les complète avec éventuellement une deuxième phase bibliographique. J’échange avec les services de l’Etat (DDT, ARS), les départements, la Région, l’Agence de l’eau. Enfin je retourne vers la collectivité pour présenter mon travail, conseiller et poursuivre l’accompagnement. Quand c’est possible j’apprécie la partie communication, transmission (aux citoyens, aux élus, aux élèves, aux usagers…) : le faire savoir, qui est trop souvent oublié.

Quelles sont les spécificités liées au territoire de montagne ?

Elles sont nombreuses. En premier lieu, la pente et le climat, qui induisent des modes de vie et d’aménagement particuliers (prévoir des équipements plus résistants, moins faciles à installer). La richesse et la vulnérabilité des milieux : paradoxalement, pour l’eau, on s’imagine qu’en montagne elle est toujours de qualité et en abondance et sa gestion n’est pas toujours correctement prise en compte dans les projets. De là découle la beauté de ces milieux, c’est ce qui me motive à y travailler. Une autre spécificité est la forte variabilité de richesse des collectivités : entre une station de ski à la pointe et une commune en déclin, il n’y a parfois que quelques kilomètres de distance. Les communes les moins riches (et qui voient leurs ressources venant de l’Etat diminuer) doivent s’organiser pour avoir une vision plus économe et à long terme de leur développement, et si possible trouver sur place les moyens d’y parvenir (production d’énergie locale par exemple). Enfin la spécificité du rythme de vie et de fréquentation de ces territoires est importante. On oublie que les territoires de montagne sont attractifs s’ils sont vivants et habités toute l’année. Sans les touristes, ces territoires se désertifieraient et la communauté humaine pourrait difficilement se maintenir. Mais Cimeo travaille également pour les habitants permanents sans qui le paysage resterait une carte postale, sans plus-value d’une vallée à l’autre : sans eux, pas de produits locaux, d’expériences ni d’échanges, pas d’entretiens des infrastructures et équipements touristiques non plus.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaiterait effectuer votre métier ?

Humilité et confiance en soi, conviction, sérieux technique et ouverture d’esprit pour travailler à plusieurs disciplines. Aimer son travail et ne pas (trop) compter son temps (=ne pas chipoter mais tout faire pour voir aboutir un projet).

Qu’est-ce que vous appréciez le plus dans votre métier ?

L’association de l’expertise et de la liberté, le côté concret et utile, la présence en montagne bien réelle.

Quelles peuvent-être les formations pour exercer votre métier ?

Plusieurs filières, jusqu’au master, que ce soit en géographie, environnement, sciences de la terre, techniques … du moment qu’elles apportent à la fois une vision globale et technique de la problématique de l’eau en montagne.