Pouvez-vous nous présenter IcmArchitectures en quelques mots ?

Créée il y a 14 ans, IcmArchitectures est une agence d’architecture basée à Aix-les-Bains en Savoie, composée de quatre architectes, d’une dessinatrice et d’une assistante.

Nous travaillons sur des projets publics (Espace de loisirs/bien être/aménagements de sites de montagne/bâtiment administratifs et scolaires/études de faisabilité/réhabilitations) et des projets privés (habitat/hôtellerie et restauration/établissements pour des personnes à déficience mentale/piscines…)

Comment devient-on architecte ?

Le métier d’architecte s’apprend dans des écoles d’architecture (une douzaine en France) et le diplôme s’obtient en 5 ans. Il est possible de faire une année supplémentaire appelée HMONP (Habilitation à la maîtrise d’ouvrage en nom propre). Celle-ci permet d’apposer son nom sur un projet et elle est obligatoire pour pratiquer le métier d’Architecte en libéral. Cette année regroupe six mois de formation à l’école et six mois en agence.

Le métier d’Architecte est règlementé, contrôlé par un Ordre.

Quelles sont vos missions ?

Nous sommes formés pour aller à la rencontre du client, tout en analysant un contexte, un site. Il nous exprime ses besoins et nous travaillons avec lui de la formalisation jusqu’à la réalisation de son projet qui doit s’adapter à son budget… Ce qui est formidable, c’est que l’on ne s’ennuie jamais dans ce métier ; il y a énormément de tâches tout au long de la maturation puis construction du projet. Nous intervenons sur un sujet qui tient toujours à cœur notre interlocuteur, ce qui requiert beaucoup d’écoute et d’empathie. L’Architecte peut être associé à l’image du chef d’orchestre : un bon musicien qui connait la partition globale et qui doit coordonner celle de chacun des musiciens (les entreprises) qui excellent indépendamment, dans leur domaine. Il emmène le groupe vers une œuvre, et veille à ce que la forme, la qualité, l’esthétique soit respectées.

Sur quels types de projet intervenez-vous ?

Nous travaillons à peu près à 60 % sur le marché public et à 40 % sur le marché privé. Sur le marché privé, nous intervenons sur de l’habitat. Le deuxième volet de notre activité sur ce secteur est l’hôtellerie-restauration. Dans ce cas précis, il peut y avoir différentes échelles d’intervention : construction neuve ou extension, réhabilitation ou réorganisation, avec une réflexion approfondie sur l’aménagement et/ou de mise en ambiance dans l’esprit de la Maison concernée. Nous intervenons également sur des projets à fort enjeu humain, comme par exemple l’adaptation d’une maison pour des enfants et adolescents déficients intellectuels. Nous faisons par ailleurs des interventions sur des ouvrages d’Art ou des aménagements ludiques en station.  Nous abordons toutes sortes de problématiques ; c’est ce qui nous passionne. Les projets nous enrichissent toujours un peu plus…

Quelles sont les spécificités montagne dans votre métier ?

La saisonnalité des travaux : on ne peut travailler que très rarement sur toute l’année, et on doit éviter les périodes à haute fréquentation touristique et/ou à météo défavorable (trop basse température par exemple).

Un des grands enjeux de la Savoie reste celui de la montagne. En matière d’architecture et d’environnement, il y a un vrai challenge : celui de conforter une identité. D’un côté, nous devons nous adapter à une clientèle étrangère ou même nationale qui a sa propre vision de l’architecture en montagne, voire des clichés de ce qu’elle devrait être ; et d’un autre côté, il faut savoir garder l’identité du territoire très local tout en acceptant que l’architecture évolue, emprunte de nouvelles techniques, des matériaux modernes, intègre une technologie en constante évolution ; qu’elle s’adapte à des habitudes de vie qui se transforment.

Quels conseils pourriez-vous donner à des étudiants en architecture ?

Il faut avoir de la personnalité car il est important de s’affirmer dans son architecture ; le projet n’a pas d’âme si l’architecte n’y a pas mis un peu de soi. Egalement, il faut être résistant, tout en sachant être à l’écoute. Le client, que ce soit à la phase de conception ou à la phase de suivi de chantier, a besoin d’une personne qui le « drive ». Lorsque nous travaillons avec un client, nous passons beaucoup de temps à l’inciter à se dévoiler, mais aussi à prioriser ses idées, car on ne peut pas faire un patchwork de tout. Notre expertise l’aide aussi dans ses choix. Un architecte doit avoir une vision dans l’espace, pour aider le client à se projeter dans le bâtiment, avant même sa construction… Il est important d’être curieux de tout et regarder autour de soi ce qui existe.

Et pour finir, l’Architecte doit garder le contrôle du chantier de chacun de ses projets (ce qui est de moins en moins le cas aujourd’hui). C’est l’occasion de les bonifier, tout en s’assurant, grâce à de bonnes compétences techniques, des valeurs humaines, et une certaine autorité, que l’Essence même du projet ne soit pas trahie, et qu’au contraire, l’Œuvre finale soit à la hauteur du rêve de ses occupants.